Pour moi tout a commencé en 1985. Juin 1985. Par la lecture d’un livre (Fleurs et Santé – Iona Sarah Salomon), je découvre ce monde qui me bouleverse et me comble. Enfin, dirais-je.
Septembre 1985, je rencontre l’auteure à Lille lors d’une rencontre chez un médecin homéopathe connu. Je sympathise avec Iona et je déplore que les essences ne soient pas disponibles en France, me sentant prêt à le faire si c’était possible. Iona connaissait personnellement les curateurs du Centre Bach. Elle leur en parle et nous devenons l’importateur des Fleurs dès le mois d’octobre 1985. Aussi simple que cela.
Pas de fantasmes, au début, les ventes de fleurs ne représentent que quelques flacons par semaine. Je comprends très vite qu’il nous faut être compétents et patients. Se former, apprendre, s’ouvrir, être confiants dans le fait que les gens viendraient à nous. Le processus prend 3 ans. Puis tout s’accélère. La fin des années 80 est marquée par l’explosion des Fleurs de Bach, en France comme dans le monde. John Ramsell me dit une fois que la demande est multipliée par un facteur 8 chaque année. Le Centre Bach cherche à répondre à ce raz de marée.
1991- 1992, la pharmacie Nelson dirigée par Dick Wilson (son rôle est incontournable dans l’histoire des Fleurs de Bach) crée le laboratoire Nelson en partenariat avec le Centre Bach, pour assurer les fonctions de flaconnage, distribution, export… Le Centre Bach reste en charge des solutions mère, de l’image du Centre Bach, et de l’orthodoxie de l’activité de formation.
1993 : contrôle de l’administration française. Le Ministère de la Santé et la DGCCRF veulent trancher dans le vif et faire un sort aux Fleurs de Bach. A cette époque, en France, le laboratoire Deva dirigé par Philippe Deroide fonctionne déjà depuis fin 85, il y a encore peu de concurrence mais le mouvement est amorcé. En s’en prenant aux Fleurs de Bach, l’administration compte bien pouvoir statuer sur l’existence de ces préparations qui l’incommode profondément. Ce sera un procès pour exercice illégal de la pharmacie, l’Etat contre la société Lasserre, importateur des fleurs sur la France, pour 3 mots écrits sur notre prospectus. Cela paraît dérisoire avec le recul, mais le contexte de l’époque rendait la chose importante. Une décision négative et le sort en était jeté, les Fleurs risquaient d’être interdites. Le procès a lieu en 1996, le juge tranche en considérant qu’il s’agit de produits naturels sans processus de transformation élaborés à partir d’eau de source, de soleil et de pétales de fleurs. Il n’y a aucun danger ou contre indication de l’aveu même de l’administration. Nous devons simplement enlever ces mots (Remedy du Rescue, stress et choc). Les Fleurs sont définies alors comme des produits alimentaires et sont donc soumises aux règles de ce classement. De ce fait, tous les élixirs floraux deviennent des produits alimentaires (pas encore des compléments alimentaires).
La progression de ce secteur dans les années 90 est impressionnante. Et l’opposition à cette démarche se fait de plus en plus sentir, mais rien ne semble pouvoir entraver ce mouvement. Les marques étrangères arrivent en France, les formations (parfois un peu artisanales mais la bonne volonté est là) s’organisent petit à petit et il faut veiller à structurer l’ensemble, certains voient en effet dans ce mouvement une main mise sectaire.
Je n’ai jamais voulu répondre à ces piques agressives, nous avions autre chose à faire et il me semble que c’était le seul chemin à suivre. C’était aussi une forme de cohérence par rapport à la démarche d’Edward Bach lui-même. Ne pas agir contre, aller vers.
Fin des années 90, début des années 2000 : la formation s’organise entre Nelson, le Centre Bach et nous tous en France qui avions l’envie de partager par l’enseignement tout ce qui nous animait depuis déjà pas mal de temps. C’est l’époque ou Karen Chapman chez Nelson coordonnait toute l’activité formation. Le groupe des formateurs se structure, plus ou moins facilement. Mais le mouvement est lancé, les différents niveaux sont créés, on parle de formation continue…
Mai 2003 : Lasserre SA n’est plus le représentant de Nelson sur la France. Nous avons négocié et le transfert se fait vers Famadem à Monaco. C’est une autre aventure qu’il ne m’appartient pas de décrire, je n’en connais pas non plus tous les aspects.
A titre personnel, je remercie Iona Sarah Salomon, John Ramsell, Nickie Murray, Judy Howard, Jean Révillon, Mme Cheminade, Dick Wilson et ses fils Robert et Patrick, Martine Viniger, Jean Michel Scherpereel et Louise, Marie Abet Lasserre (sans qui rien n’aurait été possible), Christine Piétri, Philippe Deroide, Eve Apprill, Anne Marie Pujol et le grand nombre de toutes celles et tous ceux qui ont participé à cette aventure. Nous œuvrons tous vers ce que Bach appelait la médecine du futur.
François Deporte, pour l’INSTITUT