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Conseiller les fleurs de Bach au petit enfant.

novembre 14, 2023 | 
Fleurs de Bach

Les parents initiés aux bienfaits des fleurs de Bach choisissent volontiers de prendre rendez-vous avec un conseiller(e) afin d’accompagner leur enfant. Ils recherchent une réponse efficace, douce et sans danger. Nous, conseiller(e)s fleurs de Bach, nous sommes formé(e)s à l’écoute de la personne et à la traduction en élixir floral d’une émotion confiée. Mais voilà, le petit enfant, qui est en cours d’acquisition du langage, ou qui l’a juste acquis, ne peut pas être considéré comme un adulte. Devant cette subtilité essentielle dans la prise en charge des enfants, deux points de détails sont à considérer humblement.

Dans un premier temps on peut s’interroger sur « qui » fait la demande, ou « pour qui » ? Ce n’est évidemment pas le petit enfant qui demande un rendez-vous, n’ayant même pas conscience de la difficulté émotionnelle qu’il peut traverser. Ce sont les parents, qui au regard de leurs propres filtres (émotionnels, sociétaux…), considèrent que leur enfant est en difficulté. Ils nous restituent alors ce qu’ils captent de la situation. Les émotions de l’enfant sont donc filtrées et interprétées par le cerveau d’un adulte. En nous les restituant, le parent, en tant qu’intermédiaire, aura teinté de sa propre histoire, les propos de l’enfant.

L’amorce de cette réflexion n’est pas de minimiser la parole du parent mais au contraire de la valoriser en l’analysant attentivement. Notre point de vigilance doit s’axer sur une subtilité : la demande initiale concerne-t-elle l’enfant ou le parent ? Le parent ne souhaite-t-il pas dans certains cas canaliser l’émotion de son enfant parce que, par résonance, cela l’indispose lui-même ? N’est-on pas face à une mise en abîme du dysfonctionnement d’un adulte révélé par l’enfant ?

Par exemple, le papa de Noah me relate les difficultés rencontrées à l’arrivée le matin à l’école : « Noah est triste, il pleure, il s’accroche à moi. C’est très difficile ». La question légitime à se poser est, selon moi, la suivante : Noah est-il réellement triste ? Comment le Papa ressent-il cette séparation ?

Dans cet exemple, la demande initiale portée par l’adulte est une prise en charge de la tristesse de l’enfant. Mais peut être que la situation renvoie l’adulte à une situation similaire de sa propre histoire, où lui-même, ressentait de la tristesse. Alors qu’aujourd’hui, à l’issue de l’entretien, Noah n’a pas exprimé de la tristesse mais de la peur que son Papa ne revienne pas le chercher. Nous voyons bien dans cet exemple combien l’investigation préliminaire est essentielle.

Le second point que je souhaite mettre en avant, est la nature même du petit enfant… Aujourd’hui, il est établi dans la littérature scientifique que la maturation cognitive de l’enfant, notamment le cortex préfrontal (zone dédiée aux responsabilités, planifications, définition des priorités et à la maîtrise des émotions) n’arrive à maturité qu’entre 15 et 30 ans (selon les études). Un enfant réagit donc spontanément, sans filtre. Il est spectateur, littéralement submergé par son émotion et incapable de la canaliser. Un enfant est tout simplement authentique. Nous avons tous été témoin d’une scène de colère d’un enfant qui se roule par terre parce que son désir n’est pas assouvi. Pourtant cela est on ne peut plus normal de par la nature intrinsèque de la construction de son cerveau. Sa réaction n’est pas rationnelle mais directement liée à l’immaturité émotionnelle temporaire cérébrale.

Choisir et donner des élixirs à l’enfant sans prendre la pleine considération de sa nature profonde ne reviendrait-il pas à donner le Complexe d’Urgence à une plante en train de dépérir sans vérifier si elle n’a pas de manque d’eau ?

Suite à la distance que nous venons de prendre, ne parait-il pas essentiel, en tant que Conseiller(e)s en fleurs de Bach, de remettre en question notre façon d’écouter lorsque nous sommes face à un enfant ? Nous sommes formés à l’écoute active, à la lecture des expressions corporelles, au décodage des silences. Il me paraît essentiel, à l’issue de notre entretien, de faire le point avec les parents des « résultats » qu’ils souhaitent obtenir et de leur rappeler de façon ludique et pédagogique que le cerveau d’un petit enfant est différent de l’adulte. L’adulte sera ainsi dans une démarche d’évolution conjointe avec son enfant et non dans celle de « régler » le problème, qui en fait n’existe peut-être pas, qui n’a pas la forme imaginée initialement ou qui a peut-être sa source ailleurs. Toute la difficulté inhérente à notre rôle, va donc être de faire comprendre au parent à quel point sa démarche est louable et de valoriser les émotions de l’enfant en veillant à les remettre au centre de la démarche.

Elodie FORTAT DULY pour l’Institut.

 

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